Cette année, la date de la fête de la Lune est fixée au 17 septembre. Si cette date change chaque année, c’est parce qu’elle dépend, comme d’autres célébrations, du calendrier lunaire. La fête de la Lune en Chine a toujours lieu le quinzième jour du mois lunaire. C’est aussi le jour où la Lune est la plus ronde et la plus lumineuse de l’année. Pour dire « Lune » en chinois on utilise 月 (yuè).

En chinois, la fête de la Lune se dit 中秋节 (zhōngqiū jié). C’est une nuit spéciale où l’on se rassemble en famille, tout en rendant hommage à l’histoire, aux traditions, à la terre, ainsi qu’aux liens qui nous unissent. 

Qu’est-ce que la Fête de la Lune ? D’où vient-elle et comment la célèbre-t-on ? Pour célébrer ce jour, plongeons dans l’histoire de Chang’e et dans les traditions de cette fête poétique.

Fêter la lune, les récoltes et la famille

En Asie, la fête de la Lune est une tradition très célébrée. C’est l’un des événements les plus importants du calendrier chinois après le Nouvel An. Comme chaque année, la Fête de la Lune 2024 sera l’occasion pour les familles de se retrouver et de partager un moment convivial. 

Célébrer la mi-automne et se retrouver

La fête de la Lune est historiquement celle des récoltes, qui célèbre l’automne, symbole d’un passé où la lune protégeait les cultures. 

La lune est un symbole de fertilité et d’abondance. C’est une tradition chinoise importante : on prend souvent quelques jours de congés pour se rendre dans sa ville natale et rendre visite à ses proches. 

Le repas de la fête de la Lune est avant tout une réunion familiale. C’est l’occasion d’un grand festin avec des plats traditionnels. On déguste du poisson, des crabes et des racines de lotus. On boit parfois du vin d’osmanthus, un symbole d’harmonie familiale et de chance. 

C’est aussi une fête lumineuse. Beaucoup de maisons sont décorées avec des lanternes. On se réunit avec des lanternes dans les parcs pour admirer la clarté de la lune. Cette coutume d’admirer la Lune est très ancienne, elle remonte à la dynastie Tang (618-907). 

Partager les gâteaux de lune

Les gâteaux de lune, 月饼 (yuèbǐng), sont le symbole de cette fête. Les Chinois raffolent de ce gâteau de la fête de la Lune qu’on retrouve sur les tablées et qu’on partage en famille. C’est un petit gâteau qui est souvent fourré avec une pâte sucrée de dattes ou de haricots. Les recettes varient selon les régions. Les gâteaux sont ornés de sinogrammes ou de motifs en relief.

Si vous avez l’âme d’un cuisinier, vous pourrez vous essayer à une recette de gâteaux de lune pour fêter ce jour particulier chez vous. Voilà par exemple une recette du youtubeur Le Riz Jaune.

Les gâteaux de lune ont aussi eu un rôle historique. Quand la Chine était gouvernée par les Mongoles, les rebelles Ming organisèrent une rébellion. Alors que la Fête de la Lune allait avoir lieu, le chef de la rébellion décida d’utiliser ces gâteaux pour y cacher des messages secrets. Le but était d’organiser un assaut ce jour-là, qui marqua le début de la dynastie Ming. 

Aux origines, la légende de Chang’e

Si, aujourd’hui, la fête de la Lune est avant tout un rassemblement familial, elle puise ses origines dans la mythologie chinoise. Au niveau mythologique, il existe plusieurs versions de l’histoire de la fête de la Lune. Nous vous en contons une ici.

Hou Yi sauva la terre 

La légende de la fête de la Lune commence alors que la terre était encore très jeune. Dix soleils tournaient alors autour de notre planète, chacun leur tour. Un jour, tous les soleils sont apparus en même temps. Les conséquences furent catastrophiques : les mers étaient bouillantes, la végétation en état de sécheresse. 

Au cœur de cette situation dramatique, Hou Yi, un archer courageux, décida de prendre les choses en main. Grâce à son arc, il décrocha neuf des dix soleils pour n’en laisser qu’un illuminer la terre. Celui que nous voyons encore aujourd’hui. Pour le récompenser, la Reine-Mère céleste lui offrit un élixir d’immortalité. Mais Hou Yi était amoureux de Chang’e. Il ne voulait pas boire l’élixir et quitter sa magnifique femme.

Hou Yi avait un disciple, Feng Meng, aussi intelligent que sournois. Quand Feng Meng apprit que le couple n’avait pas utilisé l’élixir, il tenta de le voler. Chang’e, qui était alors seule, n’eut d’autre choix que de le boire pour empêcher Feng Meng de devenir immortel. Sentant alors son corps flotter, elle s’éleva et traversa la fenêtre, s’envolant vers le ciel nocturne pour atterrir sur la Lune. Son mari, profondément attristé par sa disparition, leva les yeux vers le ciel. Il aperçut alors la silhouette de Chang’e sur la pleine lune, où elle resterait désormais immortelle.

Un hommage à Chang’e, déesse de la lune

On associe Chang’e à la lune et à différents mythes. C’est le personnage central de cette fête de la Lune. Son prénom souligne sa beauté avec le caractère 娥 qui signifie “jolie”. On disait qu’elle était incroyablement belle, avec une peau claire et des cheveux sombres comme le ciel noir de la nuit. On la représente aussi en compagnie d’un lapin de jade qui vivrait avec elle sur l’astre nocturne.

Certaines légendes racontent que Hou Yi, dans sa tristesse, lui faisait tous les soirs des offrandes pour qu’elle se sente moins seule. C’est de là que viennent aussi les traditions de la fête de la Lune. Lors de cette fête, on dépose sur des autels des offrandes pour Chang’e constituées de douceurs sucrées et de fruits. 

Petite anecdote : le programme chinois d’exploration lunaire a été nommé projet Chang’e. C’est dire à quel point la mythologie est encore présente dans les esprits et traditions. Si vous voulez développer votre vocabulaire chinois et apprendre de nouveaux termes, n’hésitez pas à regarder notre petite vidéo sur la fête de la Lune. 

Vous aussi, célébrez la lune à votre manière le 17 septembre. Si le ciel est dégagé, ce sera l’occasion d’observer la plus claire et brillante lune de l’année. C’est également une belle façon de marquer cette nouvelle rentrée. Vous avez envie de prendre des cours de chinois en ligne ? Découvrez nos formations plus en détail, et n’hésitez pas à nous contacter pour un premier cours d’essai.